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Les 60 ans de l'association

Bonjour Mesdames, bonjour Messieurs

Je vous remercie de m’avoir invité à la Providence, c’est un lieu qui a marqué mon enfance et je ne l’ai jamais oublié !

Je suis née le 27 décembre 1932 à Nîmes, à l’âge de 3 ans, j’ai perdu mon père atteint de la tuberculose, et après quelques mois passés dans un sanatorium, j’ai été placé à la Providence avec mes deux sœurs. J’y suis resté jusqu’à l’âge de 15 ans !

A l’âge de 34 ans, ma mère d’origine espagnole  se retrouva veuve, avec 6 enfants, les 3 filles placées à la Providence et les 2 garçons à l’orphelinat de Courbessac.

A l’époque, il n’y avait pas la mixité. Nous avions l’occasion de voir mes frères dans les églises, lors de la semaine Sainte. Ce jour-là c’était une grande joie et nous nous échangions de menu cadeau, que nous avions mis de côté les uns pour les autres. (Un crayon, une gomme, un petit carnet)

Ma mère habitait Bouillargues et elle venait à pied à la Providence, une fois tous les 15 jours. C’était dur pour elle, de nous laisser. Heureusement elle avait pu garder notre petit frère âgé de 1 an auprès d’elle.

A la Providence, la journée commencée par un temps de prière, c’était dur quand la Sœur venait me réveiller à 6 heures pour aller à la chapelle. J’avais les yeux collés et tous les matins je pleurais !

Cependant, j’ai gardé la foi, et je continue toutes les semaines à aller à l’église.

Ma soeur aînée Jeannette portait le numéro 43, elle était tutrice de ma sœur Simone, 43 avec 1 point, moi j’avais le numéro 43 avec 2 points. J’aime toujours mon numéro 43 et il m’a souvent portait chance au loto ! J’avais une tutrice qui était de l’âge de ma sœur aînée, elle s’appelait Elise Delon Estéban. Je suis restée  en lien et en amitié toute ma vie, elle s’est éteinte l’année dernière et je l’ai encore vu la veille de sa mort.

Pendant la guerre les Allemands souhaitaient récupérer la maison de la Providence, nous avions préparé notre baluchon, pour partir à Montcuq dans le Lot, mais il n’y avait pas de chauffage à la Providence et du coup nous sommes restés sur place, car les Allemands avaient peur d’avoir froid !

Les fenêtres de la clinique voisine donnaient dans la cour de l’orphelinat et les soldats blessés aimaient nous parler, mais les sœurs nous en empêchaient en frappant dans leurs mains, elles nous demandaient de ne pas communiquer avec des hommes, à l’époque ce n’était pas bien vu !

Quand il y avait de nouvelles arrivantes, les sœurs vérifiaient qu’elles n’aient pas des poux, pendant la guerre il n’y avait pas beaucoup de produit, elle passait du vinaigre et se server de l’eau du bassin pour essayer de chasser les poux, l’eau était bien fraîche ! A l’époque les Sœurs faisaient comme elles pouvaient pour prendre soin de nous !

Des femmes bourgeoises venaient pour nous apprendre le savoir vivre et les bonnes manières, j’ai gardé en tête certains conseils par exemple j’utilise toujours 2 assiettes pour manger : une pour la soupe et l’autre pour le reste du repas !

Je garde en mémoire un bon  souvenir pour la gentillesse de Sœur Marie-Clémence, Sœur Delphine, Sœur  Saint Claude.

Avant chaque repas nous chantions le bénédicité : « Bénissez-nous seigneur, bénissez ce repas, cette table accueillante et procurez du pain, à ceux qui n’en ont pas ! »

Je rends grâce, pour toutes les personnes qui ont pris soin de moi, à la Providence, je suis fière que mon petit-fils Mathias y travaille, et j’espère que tous enfants vous en garderez un bon souvenir.

    Marguerite Sanchez Noyer

Voir le témoignage en vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=y9dFQa56pXw

Alain GUYARD nous parle de la Providence : https://www.youtube.com/watch?v=kqJ0GRRyYos